Dato: 7. oktober 1845
Fra: Jacobus Leunis van der Vliet   Til: H.C. Andersen
Sprog: fransk.

O mon cher Andersen, mon ami d'un pays lointain, comme votre réponse m'a rendu heureux. La mort m'a ravi mon père et mon ami; et dans ces jours de deuil je n'avais pas la force de vous écrire. Vous, un des enfants de l'amour et de la douleur, vous. comprendrez bien mon delai.

Incessement je contemple vos traits; ils sont le plus beau ornement de mon chambre. Mon coeur soupire a l'instant quand je les verrai eux même, quand je verrai vous, l'idéal de mes pensees. Oui quand le bon Dieu ne vous laisse pas partir; de votre patrie, je viendrai chez vous en Danemarck. Deja je me fais instruire dans votre langue.

Au plutôt possible votre portrait dans le "Tid", la Hollande soupire a voir vos traits. O cher Andersen, je vous supplie une biographie ecrite par vous meme, dans votre langue. La biographie de M. Jensen et de M. Marmier m'etaient connues et ils m'etaient cher, parce qu'ils me donnaient le miroir de votre vie, mais bien plus cher meserait une esquisse biographipue, dans laquelle je verrai de nouveau etinceler votre individualite celeste. O, rendez moi heureux, rendez la Hollande heureuse par votre indulgence. Il y a quelque temps un des mes amis, un des plus celèbres et opulents ecrivains de ma patrie, me disait: "Je ne le vous pardonne jamais quand vous n'aurez pas introduit chez moi mon cher Andersen, il faut que je le voye; il faut que je le voye."

Maintenant comme votre langue me devient de jour en jour plus familière, je ne devrai plus attendre à des traductions en allemand de vos oeuvres. Mon bon Andersen, remplis un des voeux les plus chers de mon coeur en m' envoyant par la poste tout ce qui sort de votre plume et un index de tous vos oeuvres. Il pourrait être possible, qu'il y avait quelque bijou que nous ne connaissons pas encore. . . .

A présent comme je dois finir ces lettres j'y joignes mon coeur! Il y a des instants dans la vie ou l'âme souhait des ailes pour s'envoler a ses amis sur la terre. Mais quand le sort nous empèche encore quelque temps de nous voir, il nous reste l'espérance de nous rencontrer dans le del. - O mon Andersen, ami de mon coeur, ne tardez pas de me repondre. Je soupire à vos lettres. Adieu! adieu! mon cher ami. Pardonnez mois mes voeux croyez de tout mon coeur et toujours

votre ami inconnu

J. L. van der Vliet.

La Haye.

7 oktober 1845.

P.S.

J'ai adressé à Mlle Fredérike Bremer une lettre avec une livraison du "Tid" contenant son portret et un article de ma main sur cette aimable fille. Pas encore j'ei obtenu d'elle une réponse. Peut être cet envoi a failli de venir à sa destination. Quand vous correspondez avec Mlle Bremer, oh demandez donc pou moi à elle, le sort de mon lettre. Dieu! Encore une fois adeu!!

Tekst fra: Andersen op reis door Nederland