Dato: 15. april 1847
Fra: Jacobus Leunis van der Vliet   Til: H.C. Andersen
Sprog: dansk.

Mon tres cher Andersen,

Helas, j'ai été bien affligé dans les mois, qui se sont écoulés apres l'envoi de mes dernières lettres, auxquelles je n'ai recu aucune reponse. Que je vous apprenne ce qu'il est passé.

Dans votre lettre datée de Copenhague "27 Octobre 1845", vous m'ecriviez: "Vous desirez une esquisse biographique de ma main. Eh bien, vous l'aurez, écrite en Danois. Pouvez vous vous en servir? Pouvez vous la faire traduire? Vers le mois Janvier 1846 j'espere pouvoir vous l'envoyer d'Allemagne; car je pars encore cette semaine. Envoyez moi donc votre prochaine lettre à Hambourg, poste restante, j'aurai soin de me la faire envoyer à Berlin, à Weimar, ou ailleurs .... Je serais charmé d'avoir la traduction hollandaise du "Billedbog uden Billeder". C'est possible, j'espère, c'est si petit ... Je travaille maintenant à un nouveau roman, dont le sujet se passe de nos jours. Dès qu'il paraît, vous aurez un exemplaire en Danois, si vous n'aimez mieux la traduction allemande .. II faut attendre à me voir un jour en Hollande ..."

En repondant cette lettre, mon cher Andersen, je fis deponer franc de port du 28 Novembre 1845, au bureau de poste de Hambourg, poste restante, une lettre, dont ci-joint la copie, accompagnée d'une lettre à Mlle. Frederique Bremer et un idem à Mad. Flygare-Carlen et une livraison du journal 'de Tijd' .. Assurement, cet envoi ne vous est pas parvenu, et j'en ai éprouvé bien beaucoup de regret. Or, en outre que je me vois privé de votre réponse et de la perte de ces effets, nous le regrettons de ne vous avoir pas vu dans la Hollande. En vous attendant ici, j'avais recueilli pour vous dans ma bibliothèque une collection complète des traductions hollandaises de vos ouvrages, afin de vous les offrir, comme un souvenir à la Hollande. Mais ce bonheur n'était pas destiné pour moi. De plus, comme je ne reçus pas la biographie promise, j'ai dû publier dans mon journal votre portrait, sans la biographie, que pourtant j'ai dû promettre à mes lecteurs. Seulement j'ai reçu des salutations de votre part par le compositeur hollandais Verhulst et par le docteur Wolff.

Votre voyage est donc terminé et vous n'avez pas visité vos nombreux amis dans la Hollande. Ils ont été bien affligés et ils m'ont questionné beaucoup sur la cause de l'échouement de leur attente. Mais, helas, je n'en savais pas la cause. Je ne savais leur répondre.

Mon chez Andersen, quand vous aimez encore ceux, qui vous aiment, fais donc parvenir à moi une réponse satisfactoire, quant à l'envoi du 28 novembre 1845. Envoyez moi ce que vous m'avez promis d'une manière si aimable et apprenez à moi la cause, qui vous a empêchée de visiter la bonne Hollande. Désirez vous, que je vous envoye toutes les traductions de vos oeuvres, que je vous ai réservés? Signalez moi donc une adresse correcte, et je ferai les parvenir à vous par mon correspondant à Hambourg. Pour en être sur que vous est parvenue cette lettre-ci, je vous prie de tout mon coeur de la répondre avant le 1 Mai. Oh, ma joie serait si grande, quand encore une fois je recevais des nouvelles de vous. Je vous salue, mon cher ami, dans le lointain. Remplis mes voeux sincères, moi toujours votre dévoué

Van der Vliet

la Haye, le 15 Avril 1847

Tekst fra: Andersen op reis door Nederland