Dato: 9. juni 1847
Fra: Johannes Kneppelhout   Til: H.C. Andersen
Sprog: fransk.

Leide 9 Juin 1847.

Avant d'avoir jamais vu un de vos beaux livres je vous aimais, Monsieur, pour les paroles affectueuses de Marmier, lorsqu'il vint nous voir ici. Et maintenant vous venez nous voir à votre tour, enfants oubliés de l'Europe que nous sommes! . . Je vous écris à la veille de partir pour la campagne; ces lignes doivent se ressentir du désordre qui m'entoure et de toutes les petites préoccupations dont j'ai la tête troublée. J'ignore vos projets, si vous venez avec le désir d'un voyageur curieux de tout voir, de tout examiner, ou bien avec l'empressement du touriste fuyard qui effleure et qui arrive impatient de son départ; mais je me suis bien persuadé d'une chose, savoir que ce que je souhaite le plus vivement, c'est de vous voir rendre agréable votre séjour dans ce pays. Je serais bien aise si vous pouviez le parcourir un peu confortablement et si vous rencontriez quelqu'un qui vous mit en relation avec les hommes littéraires de la Hollande: cela ne serait pas indifferent pour mon pays. Inconnu, je viens tout bonnement me mettre à votre disposition, et vous devez avoir la conviction que je serais heureux et fier si vous vouliez bien accepter et mes services quels qu'ils soient et ma maison. Cette invitation peut vous paraître indiscrète et singulière. Pardonnez-moi la liberté que je prends, mais je vous assure qu'elle part d'un bon coeur prèt à vous obliger.

Je ne vous parlerai pas de moi. Je me suis quelquefois mêlé d'écrire et je crois que mon nom est assez connu, pour rendre faciles les renseignements que vous jugeriez à propos de prendre. Aussitôt que je vous saurai à la Haye, j'aurai l'honneur de venir vous y présenter mes civilités. Je ne vous parlerai pas non plus de vous ni de vos ouvrages; un homme d'un nom aussi répandu que le vôtre et d'un talent aussi délicat et aussi rare doit être rassasië de louanges; mais combien j'espère, Monsieur, que votre coeur vous ait dit que le mien vous apprécie. Veuillez croire, je vous prie, à mon entier dévouement.

J. Kneppelhout

Monsieur C.H. Andersen

Pour lui être remis

à son arrivée à la Haye.

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