Dato: 8. december 1847
Fra: Maria Elisabeth van den Brink   Til: H.C. Andersen
Sprog: fransk.

Monsieur!

Quand vous veniez, il y a quelques mois, dans la belle Hollande pour vous reposer un instant de Votre dernier voyage en Europe; alors vous rencontriez ici plusieurs amis, à vous inconnus, qui vous aiment et estiment pour vos beaux chants et belles contes, de tous parts, on vous témoignait reconnaissance et amitié, pour tout ce qui est beau et pur, dans vos idées et vos sentiments; je n'étais pas alors un des heureux, qui vous offraient l'encens de leur admiration. Et pourtant, je suis une de celles, qui vous estiment et vous admirent dans vos oeuvres, qui sont les preuves de votre noble et aimable caractère. Pour vous donc exprimer ma reconnaissance, pour toutes les heures agréables et heureuses, qui vos oeuvres procurent à moi et à ma famille; je prends la liberté de vous offrir ci inclus un ouvrage d'art que vous ignorez peutêtre, et qui a perdu en négligé depuis longtems; c'est un tableau en papier, coupé seul à l'aide des ciseaux. Après beaucoup d'Etude et de patience il m'est réussit de le perfectioner à un certain degré. - Je n'oserais presque vous offrir mon ouvrage, à vous Monsieur qui êtes si connu avec tous les productions de l'art en plusieurs pays; mais l'assurance et les louanges de mes amis, que dans cet art aussi il y avait quelque valeur, m'ont engagé de vous l'offrir, pour vous prouver mon admiration et mon estime.

Daignez l'accepter comme tel, moins pour la valeur, mais pour l'intention avec laquelle je vous l'offre.

J'ai choisi la langue française pour vous exprimer mes idées, parceque ma langue maternelle vous n'est peutêtre pas assez connue.

Espérant que vous recevez celle ci dans la meilleure santé, et dans le plus parfait bonheur, je vous prie d'agréer l'assurance de mon respect, et les salutations sincères de mes parents de ma soeur et de mes frères;

J'ai l'honneur de me dire

Monsieur!

votre dévoueé servante

Maria Elisabeth van den Brink

Amsterdam le 8 Décembre 1847

Rapenburg No. 34

Tekst fra: Solveig Brunholm